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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

une chanson de caresses qui bourdonneront chaque nuit autour de ton grand cœur affectueux. Si je le pouvais, ô Mia-Na, je t’emporterais dans mes bras vers ce séjour inconnu où s’entrevoient les pures félicités d’une vie éternelle et bienheureuse. Mais Dieu ne le veut pas, mon amie ; il veut que tu demeures, que tu répandes sur ceux qui te chérissent les trésors de bonté qui sont en toi. Ne prie plus pour que je vive, Mia-Na car je ne saurais vivre heureux sans te voir, te parler, t’entendre et ce bonheur ne me serait donné qu’au prix des larmes et du sacrifice de ceux qui t’entourent…

Silencieusement, Marie-Anna pleurait. Il continua :

— Écoute-moi encore, ma Mia-Na. Je vais partir, retourner en France… Promets-moi de ne pas m’oublier.

— Oh ! fit Marie-Anna d’une voix brisée. La pauvre enfant ne put répondre autre chose ; les sanglots gonflaient sa gorge. Madame Carlier vint la relever et l’entraîna doucement.

Jacques, comme au sortir d’un beau rêve, passa la main sur son front ; ses doigts délicats ef-