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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

Est-ce ainsi qu’on traite des anciennes connaissances ?

Henri fut stupéfait. Il venait de reconnaître Villodin ; l’arme faillit lui échapper des mains. Plus décontenancé qu’effrayé par cette rencontre il se tint fermement sur la défensive. L’épaisseur des ténèbres ne lui permit pas de remarquer le déguisement de son ennemi. Le son de la voix, seul, le lui avait révélé.

— Que me voulez-vous ? fit-il l’arme encore au poing.

— Reprendre la conversation où nous l’avons laissée, fit Villodin en reculant de quelques pas. Vous êtes armé, à ce qu’il me semble. Enfin, nous allons donc nous entendre…

À peine ces mots étaient-ils dits qu’Henri envoya son arme à toute volée dans les champs.

— À présent, dit-il en croisant les bras, la tête haute, vous pouvez m’assassiner à votre aise, monsieur l’homme d’honneur !…

Villodin revint sur lui, les poings serrés, furieux devant cet ennemi désarmé :

— Pourquoi me l’as-tu prise ? gronda-t-il d’une voix terrible. Pourquoi, pourquoi ? Elle ne t’aime pas, elle ne t’a jamais aimé !… Réponds !