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XXV


Henri ne chercha plus à contenir l’émotion qu’il avait éprouvée au moment où Marie-Anna, indisposée, échappait, un peu tard, aux prédictions maladroites de Rose Bertelin.

— Il se passe quelque chose !… se dit-il. Marie-Anna n’est pas nerveuse. Il est impossible qu’une « bonne aventure » l’ait bouleversée pareillement… Elle craint peut-être de retrouver « l’autre » aux Piles…

Henri regretta de n’avoir pas questionné Marie-Anna au sujet de Villodin. Peut-être savait-elle quelque chose, peut-être avait-elle appris son départ car si grands qu’aient été son amour et sa jalousie, ce rival acharné avait pu se lasser d’aimer et de poursuivre une jeune fille qui le fuyait depuis plusieurs semaines.

Ayant évité, par une délicatesse fort louable d’interroger sa fiancée sur ce point, Henri, demeurait dans l’ignorance de l’état d’esprit de Marie-Anna et cette ignorance à-présent l’obsédait.