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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

— Pourquoi es-tu resté si longtemps sans m’écrire ? lui demanda-t-elle.

— J’ai été retenu par mon père, répondit Henri. Nous avons couru la province pour chercher le lieu où je dois m’établir. Je suis rompu de voyages.

— Ton choix est-il fixé ?

— Non, pas définitivement. C’est à croire que les épidémies de bonne santé sont rares ici ; il y a des médecins partout !

Marie-Anna sourit à cette saillie. Autour d’une table voisine, on menait grand tapage : Rose Bertelin « tirait les cartes » et prédisait l’avenir à William et à Jeannette. La jeune fille riait comme une petite folle en entendant parler de son mariage qui, paraît-il, était prochain, d’un voyage à l’étranger, d’une fortune brillante et de toutes sortes de choses plus belles les unes que les autres.

— À moi tout le bonheur ! s’exclamait-elle. Il n’en restera plus !

— Attendez ! fit Rose.

Jeannette se pencha, intéressée. Rose posa son doigt sur un pique placé d’une certaine façon :