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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

— N’y avait-il aucun moyen de le sauver ? demanda-t-il.

— Que voulez-vous que des hommes fassent contre une pareille force ? répondit le contremaître. Vous pourriez en mettre cinq cents contre elle ; sa gueule les mangerait tous.

— Je ne voudrais pas être témoin d’un tel supplice, fit Jacques. Je crois que j’en deviendrais fou !

Le soir venu, il se remit à la recherche de Marie-Anna ; ce furent encore de longues promenades par les rues de Shawinigan, des poses prolongées devant certaines villas dont l’éclairage laissait supposer des réceptions. Il dut recommencer le lendemain et les jours suivants sans rien découvrir. Mais il ne se découragea pas ; l’amour enseigne la patience à qui l’ignore ; Jacques en eût donné aux anges depuis qu’il avait entrepris de retrouver Marie-Anna. Loin de le rebuter, l’insuccès avivait son désir. Depuis le jour où la fameuse annonce du journal lui avait fait croire que Marie-Anna cherchait malgré tout à le retenir au Canada, il ne vivait que dans l’attente de la revoir, confiant en sa bonne étoile et se répétant sans cesse que la