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III


Jacques allait atteindre ses 24 ans. La marque distinctive la plus saillante de sa personne était la dignité mais une dignité sans morgue, sans raideur. Sa taille, bien prise, dépassait de quelques pouces la moyenne. Il portait avec cette élégance innée chez les êtres bien doués, une tête expressive au teint mat et chaud sous lequel, à fleur de peau coulait un sang vif de solide Normand ; les attaches délicates de ses membres et la blancheur de ses mains dénotaient sa noble origine. Son regard, issu de deux yeux brillants d’intelligence était extrêmement mobile, même au caprice des plus futiles circonstances ; avec les femmes, il pouvait être une caresse enveloppante, un inquisiteur insupportable, un pardon plus éloquent que les plus belles prières. À première vue, ce jeune homme eut passé pour un don Juan quelconque, un bellâtre fat, mais s’il dépensait beaucoup d’esprit, au service de la galanterie et dit badinage, il savait montrer à l’occasion les saines vertus qui