Page:Bluther - Marie-Anna la Canadienne, 1913.djvu/264

Cette page a été validée par deux contributeurs.
261
MARIE-ANNA LA CANADIENNE

dit le jeune homme avec une sorte de bonhomie distraite.

— Alors 75 piastres par mois. Ça vous va ?

— Ça me va !

L’ingénieur lui tendit une plume et une feuille d’engagement à remplir.

— Un instant ! fit le jeune homme avec une pointe de vivacité involontaire. À quelle heure, chaque soir, finit ma surveillance ?

— À la tombée de la nuit, répondit l’ingénieur ; c’est-à-dire à 6 heures et demie durant tout ce mois. À 6 heures précises le mois prochain.

Sa feuille d’engagement remplie, Jacques de Villodin métamorphosé en Jean Villon se fit conduire sur le chantier. Un contremaître l’instruisit des travaux et se déclara obligeamment à sa disposition pour tous les renseignements concernant les hommes. Après avoir fait le tour des chantiers et visité le souterrain, le contremaître le laissa seul.

Jean Villon commença son service, en murmurant :

— Pour qu’Henri Chesnaye et consorts me découvrent à Shawinigan avec ma tête rasée, mes