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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

à cette époque. Il apprit, entr’autres renseignements qu’on travaillait au percement d’un tunnel à proximité de la cataracte et que la compagnie d’Entreprises générales qui avait le contrat demandait des hommes.

Le projet de Villodin prit une forme bien arrêtée.

Il entra dans un magasin de hardes faites, acheta des vêtements d’étoffe rude puis revint chez lui en toute hâte. Il coupa ses cheveux qu’il portait assez longs d’ordinaire fit tomber sa fine moustache brune et changea ses habits de voyageur pour ses nouveaux vêtements d’ouvrier. Quand il eut terminé toutes ces transformations, il posa devant une glace et s’examina sans complaisance.

— Ciel, que je suis laid ! s’exclama-t-il. Je ne me reconnais pas moi-même !

Et un moment après :

— Si Gilbert me voyait !

Il éclata de rire.

Ah oui ! si Gilbert l’avait vu, il aurait pu lui rappeler ce qu’il lui disait un jour :

— Ta passion deviendra une maladie incurable !