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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

arrivée à Québec Jacques savait où Marie-Anna s’était enfuie.

En parcourant un journal, il lut ces lignes sous la rubrique des « Choses mondaines » : « Mesdemoiselles Jeannette Manceau et Marie-Anna Carlier, des Grandes-Piles, sont en promenade chez leur amie mademoiselle Rose B. à Shawinigan Falls. »

Jacques poussa un cri de triomphe. Son amour se raviva à la pensée que Marie-Anna l’aimait toujours, qu’elle voulait le retenir au Canada en dépit de toutes les apparences contraires, qu’elle ne cédait aux influences de sa mère et d’Henri Chesnaye que pour mieux défendre la cause de son bien-aimé Jacques, enfin qu’elle l’aimait, encore et qu’elle agissait de manière à le lui faire savoir.

— Car enfin, se disait-il, si Marie-Anna me fuyait réellement, si elle se cachait de moi, ferait-elle annoncer son déplacement dans un journal que tout le monde lit ?

L’hypothèse était admissible, mais il en était une autre bien plus vraisemblable à laquelle l’amoureux transporté ne songea pas. Cette amie, Rose B. près de qui Marie-Anna s’était réfugiée,