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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

terait au Canada. Se refusant à croire Marie-Anna l’auteur de ce congé brutal, il persista à supposer que cette lettre était l’œuvre de madame Carlier et que par conséquent toute tentative auprès d’elle serait perdue.

Là lui apparut la nécessité de quitter les Grandes Piles. Dans un village où tout le monde se connaît, voisine et se jalouse, la présence d’un étranger soulève ordinairement des suppositions malveillantes.

La scène violente de la veille entre Villodin et Henri Chesnaye, le vacarme de la fuite de ce dernier pouvaient avoir transpiré au dehors, fait naître des commérages et désigner les acteurs de cette scène à une surveillance secrète comme tapageurs nocturnes.

Villodin partit pour Québec.

Il retint une chambre rue St-Jean, non loin de l’endroit où Henri Chesnaye avait habité l’année précédente. Il songea qu’en observant chaque jour le mouvement de la rue, il verrait peut-être passer son rival, pourrait le suivre à la piste et provoquer une deuxième rencontre.

Le hasard, si hasard il y a, fait parfois des choses extraordinaires. Le surlendemain de son