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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

hardi, il approcha ses lèvres de son oreille et dit tout bas, affectueusement :

— À bientôt, ma chère fiancée.

Elle le regarda, souriante et répondit sur le même ton :

— À bientôt, Henri,

Madame Carlier restée seule à St-Jacques des Grandes Piles, comptait sur la visite de Villodin pour l’éloigner définitivement du Canada et délivrer Marie-Anna de l’obsession de ses poursuites. Elle avait bien mûri tout ce qu’elle devait lui dire, ce qu’il y avait d’insensé dans l’union de deux familles séparées par les mers, sa douleur de voir Marie-Anna partir à l’étranger, l’impossibilité de quitter elle-même sa chère province, ses vieux ans qui avaient besoin d’être égayés et soutenus par une tendresse toujours proche, et d’autres arguments très persuasifs.

Elle n’eut pas l’avantage de faire servir son éloquence ; Jacques de Villodin ne vint pas.

Lorsqu’il sortit de sa chambre vers neuf heures du matin, il se heurta à la tenancière de l’hôtel qui lui fit entendre que lorsque les locataires arrachent les serrures, fendent les boiseries et