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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

tative de suicide. C’était bien sa vie qu’il lui avait donnée à-jamais. C’était aussi évident que s’il avait crié :

— Le jour où tu ne m’aimeras plus, j’aurai cessé de vivre !

Hélas, s’il avait vu clair, le pauvre jeune homme, il fut tombé foudroyé !

Mais les illusions le sauvaient.

Marie-Anna fut vivement troublée par cette passion sans partage. La comédie n’était plus seulement fatigante, mais encore, elle menaçait de tourner au tragique.

— Tu me fais de la peine, Henri, dit-elle avec bonté. Parlons d’autres choses. Les hivers se suivent et ne se ressemblent pas.

Ils revinrent chez Rose Bertelin en bavardant comme deux bons camarades qui se voient à toute heure et ont malgré cela toujours quelque chose à se dire.

Dans la soirée il la quitta.

— Pour quelques jours seulement, lui dit-il. Je me rends à Lévis auprès de mon père.

Marie-Anna dut montrer du regret de le voir partir. Il ne fut pas sans le remarquer ; en-