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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

répéta Henri qui contenait difficilement sa fureur sous les injures qui pleuvaient sur lui. Non, non, je ne me battrai pas ! Oh vous n’avez pas besoin de rouler des yeux terribles ! Regardez-moi en face et dites-moi si j’ai la tête d’un homme qu’on fait trembler avec des menaces ?… La place de fiancé que vous revendiquez auprès de Marie-Anna ne vous appartient plus, car c’est elle-même qui s’est détachée de vous et qui m’a appelé près d’elle, parce qu’elle m’aime, entendez-vous ? Parce qu’elle m’aime ! Parce que depuis vingt ans je suis le seul homme qu’elle ait vraiment aimé ; parce que la distraction que vous avez apporté dans sa vie n’a pas suffi à lui faire oublier son ami d’enfance, son fiancé d’aujourd’hui et si vous recommencez à l’assaillir de vos attentions, c’est vous qui commettez une tentative de vol en cherchant à vous emparer d’une femme qui était moralement fiancée bien avant de vous connaître… Mais je suis bien bon de discuter si longtemps avec un sourd. Si vous ne quittez le Canada de votre gré, j’aviserai aux moyens de vous faire partir de force… Je vous salue, monsieur !

Villodin ne bougea pas. Henri surpris le