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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

Elles l’appelèrent du seuil de la cabane.

— Enfants ! Quel temps impossible avez-vous choisi pour vous promener dans le bois ! grogna le vieillard avec une sollicitude empressée. La maman Carlier est depuis deux heures à sa fenêtre en train de regarder la route et de pleurer sur vous !… Certain que vous allez attraper un bon rhume qui va vous…

Il s’arrêta court en découvrant dans l’ombre, derrière Marie-Anna et Jeannette les deux Français qui le saluaient silencieusement.

Quelques minutes plus tard ils s’acheminaient tous vers le village. Seul sans abri sous les torrents d’eau qui tombaient du ciel, Jacques de Villodin secoua ses épaules ruisselantes, passa son mouchoir sur son visage et s’approcha de Marie-Anna. La pantomime était éloquente mais Marie-Anna très occupée à bavarder avec Jeannette, affectait de ne rien voir. Plusieurs fois, il renouvela ce muet appel à la belle jeune fille mais ce fut en vain. Cependant Marie-Anna suivait le manège du jeune étranger, elle l’avait vu pousser son ami Gilbert sous le parapluie de l’oncle, non par un sentiment louable de générosité mais pour n’avoir plus qu’une place à obtenir auprès