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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

n’avait eu qu’un effet momentané et sur sa maladie plus que sur sa raison. Car, après tout, que lui importait le consentement de madame Carlier, si Marie-Anna lui refusait le sien ?

Tout entier à la pensée de ses examens dont le succès lui ouvrait l’avenir, Henri s’efforça de bannir de sa vie toutes ses craintes et toutes ses espérances au sujet de Marie-Anna.

La veille de sa première journée d’examens, il se trouvait dans sa chambre de la rue St-Jean, relisant pour la vingtième fois sa thèse, repassant en mémoire les points les plus obscurs, profondément absorbé par son travail quand sa maîtresse de pension lui remit une lettre timbrée des Grandes-Piles. Il reconnut l’écriture de Marie-Anna.


Mon cher Henri,

Ma mère et moi désirons très vivement que tu sois le premier à nous annoncer ton succès à la fin des examens. Nous vous attendons, cher docteur. Viendrez-vous ?

Marie-Anna.

Un cri lui partit du cœur.

— Enfin !

Cette lettre, malgré son laconisme apparent fut le palliatif des derniers vestiges de souffran-