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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

reux. De plus, il avait été gravement malade à la suite d’un accident survenu au cours de cette même soirée terrible sur la ligne du Pacifique Canadien. Soigné à Lévis par son père il était demeuré longtemps dans le délire, hurlant des incohérences, appelant Marie-Anna sa femme chérie puis la traitant de fille sans cœur et de bourreau.

Sous l’effet de soins éclairés et continuels, il revint peu-à-peu à la santé. Son père l’interrogea ; ce fut l’heure des confidences qui eurent pour résultats immédiats la visite du docteur Chesnaye à madame Carlier et la demande en mariage. Le docteur rapporta à son fils les bonnes paroles de madame Carlier et alors l’espérance, ce divin baume après avoir raffermi le cœur secoua le corps du malade d’un besoin de vie et d’air et le remit sur pieds définitivement.

Henri rentra à l’Université et reprit ses études travaillant avec acharnement jours et nuits, se permettant à-peine quelques heures de repos. Les examens avaient lieu le mois suivant. Henri cherchait aussi l’étourdissement de la mémoire dans ce vertige de l’étude. L’espoir que lui avait apporté son père au retour des Grandes-Piles