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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

bles. Je l’aime et je pars. Voilà tout ce que je voulais vous dire.

— Mais tais-toi donc ! hurla le comte. Encore une fois, tais-toi ! Voyons, tu n’as rien à gagner à me pousser à bout ! Faut-il que je te mette aux arrêts comme un collégien, un insolent, un grossier personnage ? Faut-il que je t’enferme pour t’apprendre à obéir ? Qu’est-ce qui t’a pris subitement de venir me déranger pour me manquer de respect, me parler sur un ton qui m’offense ?

— Oh, loin de moi la pensée de vous offenser, mon père ! riposta Jacques vivement. Ne voyez-vous pas que je souffre, que je ne vis plus. Il est en votre pouvoir de prolonger mon supplice en me retenant ici mais soyez-en convaincu, je ne sais pas de force humaine capable de me détacher de Marie-Anna.

Il sentit une main légère appuyer sur son bras.

— Et moi, Jacques ? interrogea doucement la comtesse.

Il eut un mouvement vascillant de tout le corps, ayant oublié cet obstacle-là. Mais à la douceur de cette voix, il se calma comme par enchantement.

— Ma mère, fit-il ; rappelez-vous ce que je vous