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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

convaincu qu’il n’atteindrait son but qu’en bravant tout, en violentant même le respect.

— Parlons-en, au contraire ! dit-il en s’efforçant de paraître calme. Vous devriez comprendre, mon père, que si j’insiste ainsi auprès de vous, c’est que j’y suis poussé par quelque chose de plus fort qu’un caprice de jeune homme. Il n’y a là ni rêve, ni roman, ni histoire, et j’ai pleinement conscience de la portée de mes actes. C’est simplement par respect pour votre autorité que je vous ai fait cette demande.

Le comte sursauta.

— Qu’est-ce que cela signifie ? gronda-t-il.

— Cela signifie qu’en vous demandant un congé, je viens chercher votre consentement et non votre refus !

Le comte se leva si brusquement que son fauteuil bascula.

— Monsieur ! fit-il avec hauteur, vous saurez que je ne discute pas avec mes enfants ! Quand vous aurez compris l’inconvenance que vous venez de commettre à mon égard, je vous permettrai de venir vous excuser. Allez…

Du doigt il lui montra la porte.

Le malheureux tituba sous le coup ; le rouge