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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

tenant d’une demande en mariage que madame Carlier, ignorante des sentiments de sa fille, accueillit avec joie, courant sans s’en douter vers un écueil à fleur d’eau.

Cependant, ainsi qu’il est d’usage en ces sortes d’affaires, elle crut devoir attendre que Marie-Anna se soit prononcée elle-même pour acquiescer définitivement. Elle remercia le docteur, l’assurant qu’elle était ravie de penser à l’union de deux enfants « si bien faits l’un pour l’autre. » Le docteur Chesnaye, très pressé comme le sont d’ordinaire les médecins se leva prêt à se retirer.

— Ainsi je puis rapporter une bonne réponse à mon fils ? demanda-t-il encore avec une certaine insistance.

— Oui, mon cher docteur. Dites-lui que mon consentement lui est acquis déjà et qu’il a toute ma sympathie.

Il remercia à son tour, puis s’étant revêtu de sa grosse pelisse de campagne, il serra la main de la veuve et partit.

Ce fut l’esprit libre de toute crainte que Madame Carlier retint sa fille auprès d’elle après le souper.