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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

Elle se trouva en face d’un homme grand et fort paraissant âgé d’une cinquantaine d’années. Elle ne le reconnut pas immédiatement mais au son de sa grosse voix elle se ravisa et aussitôt une grande appréhension la saisit. C’était le père d’Henri, le docteur Chesnaye.

Il s’informa de sa santé, lui fit compliment sur sa mine charmante et demanda madame Carlier.

Marie-Anna monta chez sa mère, l’informa de la visite et courut s’enfermer dans sa chambre, le cœur tenaillé par une véritable angoisse. Après ce que Georges lui avait appris sur l’état d’Henri Chesnaye, la visite du docteur ne lui semblait pas une chose fortuite.

Le docteur Chesnaye renoua connaissance avec la veuve de son ancien ami, l’ingénieur Carlier. Il avait été autrefois le médecin de la famille alors qu’il pratiquait aux Trois Rivières et que les Carlier étaient ses voisins.

Ils parlèrent un peu du passé ainsi qu’il convient entre gens que des causes sérieuses ont séparés et qui ne se sont pas vus depuis longtemps puis le docteur exposa le sujet de sa visite :

— Madame, dit-il, mon fils Henri aime Marie-Anna. Il m’a avoué cette inclination en me dé-