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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

mois plus tard pour être reçu médecin. Henri qui possédait un langage facile quand il n’était pas question de sentimentalité montra des qualités de fin diseur et d’homme modeste en répondant à Jeannette et à la tante Manceau. Il comptait à l’Université parmi les plus brillants élèves et ses professeurs ne doutaient pas de ses succès quand arriverait le jour des épreuves finales. Henri disait cela simplement, du ton d’un homme sûr de son savoir et qui n’éprouve nul besoin de se faire étourdir par des encouragements ou des flatteries.

— Vous serez content d’être reçu médecin ? demanda naïvement Jeannette qui pensait à autre chose.

— Eh, mon Dieu, oui ! répondit-il. Je considère que c’est une chose naturelle qui doit arriver en son temps.

— Où comptez-vous pratiquer ? demanda encore l’indiscrète.

Henri eut un mouvement de contrariété vite réprimé en regardant Marie-Anna qui détourna la tête.

— Je ne sais pas encore… répondit l’étudiant d’une voix hésitante.