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XI

LE SACRIFICE


Marie-Anna était triste. Maltraitée par une destinée contraire à sa nature aimante, elle perdit l’intérêt de toutes les choses familières et oublia le monde pour pleurer sur sa propre douleur. Sans que rien ne soit changé au cadre ordinaire de sa vie, Marie-Anna se vit portée dans un cadre nouveau fait de nuit et de glace et dont les horizons plus doux fuyaient devant elle, quelques efforts qu’elle fît pour les atteindre. Les minutes étaient longues à faire douter du mouvement ; chaque minute qui s’écoulait éloignait davantage l’objet chéri de ses premières amours de jeune fille.

C’était la chanson du temps qui passe et ne revient plus, ce tic-tac de la pendule semblant plus bruyant qu’autrefois.

Le besoin d’illusions se fit bientôt sentir. Marie-Anna rétrograda de quelques semaines en ar-