Page:Bluther - Marie-Anna la Canadienne, 1913.djvu/129

Cette page a été validée par deux contributeurs.
129
MARIE-ANNA LA CANADIENNE

quelle elle s’épuisa à son chevet, tout cela l’avait marquée prématurément des stigmates de la vieillesse. On sentait en la voyant une femme d’une intelligence supérieure et d’une haute distinction.

Elle ne descendait que rarement au salon durant les soirées de Marie-Anna ; prévenue du départ de Villodin et de Gilbert, elle avait tenu à recevoir leurs adieux.

Ne les voyant pas, elle tourna vers sa fille un regard interrogateur mais aussitôt frappée de sa pâleur, elle s’exclama :

— Qu’as-tu, Marie-Anna ?

— Oh rien, maman ! répondit vivement celle-ci. Je suis sortie un instant et le froid m’a saisie.

Madame Carlier couvrit son enfant d’un regard dans lequel se lisait toute l’étendue de sa tendresse. S’étant informée, elle di :

— M. de Villodin et son ami auront eu sans doute un empêchement qui les oblige à différer leur départ. Je crois qu’il est inutile d’attendre plus longtemps leur visite.

Secrètement inquiète sur l’état de sa fille, Madame Carlier invitait les jeunes gens à prendre congé.