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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

Son humeur conquérante de jeune homme séduisant et si souvent vainqueur se fondit en une admiration muette à la vue de ces perlettes scintillantes qui donnaient le poli de l’ébène à ses prunelles noires. Comme on prend avec la pointe des doigts un bijou délicat et fragile, il prit la tête de la jeune fille doucement, entre ses mains et, extasié, la regarda.

— Que vous êtes belle ! dit-il.

Elle rougit, à la fois ravie et gênée. Son visage s’embellit encore de cet empourprement de pudeur. Jacques émerveillé s’enivrait le regard de cette tête virginale, idéalisée par la douleur. Mais après quelques secondes, Marie-Anna eut un charmant sourire de coquetterie féminine, puis elle secoua la tête pour se dégager, échapper à cette contemplation affolante et les larmes que ses paupières retenaient encore se détachèrent, glissèrent lentement sur ses joues. Jacques dégrisé par ce sourire de femme approcha ses lèvres et cueillit les larmes au passage.

Marie-Anna le repoussa en riant nerveusement.

— À demain, Jacques, dit-elle.