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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

Jacques ne put se méprendre à cet accent. Ses yeux brillèrent d’un éclat de triomphe ! La joie, le délire, la violence, l’amour affluèrent à son cœur et le jetèrent dans une exaltation effroyable ! Il s’était approché d’elle ; il chercha ses mains et dit d’une voix sourde mais vibrante de passion :

— Vous m’aimez, Marie-Anna ! Vous m’aimez !

Elle détourna la tête sans répondre et lui déroba ses yeux.

— Oh, dites-moi que vous m’aimez, Marie-Anna ! Dites-le, je le vois… Allons, un mot d’amour, rien qu’un petit mot, Mia-Na !…

Sa voix devenait mélodieuse et chaude et cet abréviatif était doux comme une caresse. Elle se taisait en proie à une émotion indicible ! Il était près d’elle, le front frôlant, ses cheveux, les bras tendus vers les siens.

— Répondez-moi, Marie-Anna ! Vous le savez, je vous aime de toute mon âme ! Depuis ce jour où je vous ai vue pour la première fois dans la forêt, je n’ai cessé de vous aimer, je n’ai vécu que pour vous voir, vous adorer et attendre ce mot d’amour que j’entends déjà sur vos lèvres ! Oh, dites-le ce mot !… Dites-le !