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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

— Tu veux déménager ? demanda Jacques en se soulevant sur un coude. Pourquoi ?

— Pourquoi ?… Comment pourquoi !  ! fit Gilbert stupéfait. Tu ne vois rien, tu n’entends rien de ce qui se passe ici ! Eh bien, mon cher, tu es vraiment préoccupé : moije n’en dors plus !

— Allons donc ! Tu veux parler de ces gens qui font la fête en bas ? Ce sont des ouvriers qui s’amusent.

— Oh, je ne veux pas les empêcher de s’amuser jusqu’à la mort si bon leur semble, mais comme je ne veux pas davantage qu’ils m’empêchent de dormir, je quitte la place.

— Un peu de patience, Gilbert ! c’est une corvée chaque fois que nous déplaçons nos malles et nos valises !

— Bah ! Depuis tantôt trois ans que nous ne faisons pas autre chose, c’est devenu une habitude. Et puis, écoute, Jacques, continua Gilbert en se penchant comme pour glisser une confidence, je connais un joli rez-de-chaussée à louer au bord du St-Maurice… à deux pas de la maison de Melle Carlier. On voit ses fenêtres comme je te vois, ajouta t-il d’un ton placide.