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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

Il partit. Derrière la vitre de la porte, elle le regarda jusqu’au détour de la place de l’Église. Quand elle ne le vit plus, elle rentra dans le salon, chancelante ; éclatant soudain en sanglots, elle se jeta sur le sofa en criant :

— Jacques, Jacques ! Mon Jacques aimé ! Comme je te fais souffrir !  !




LA DÉPÊCHE


Quand Villodin rentra à l’Hôtel des Chutes, il était comme halluciné. Il monta à sa chambre, s’étendit tout habillé sur son lit et s’efforça de mettre un peu d’ordre dans ses pensées.

— « C’est parce que je vous aime bien que je vous parle ainsi », avait dit Marie-Anna.

Avec sa jeune et ardente imagination Jacques s’enivra du récent souvenir de cette minute bénie quand Marie-Anna lui avait dit ces mots qui ressemblaient étrangement à un aveu : « C’est parce que je vous aime bien… » Mais malgré ses antécédents, Villodin n’était pas encore assez expert en matière de sentimentalité amoureuse