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devant le Parlement et devant le pays en proposant d’opérer à nouveau, sur tous les salaires publics ou privés, sur tous les postes productifs du budget, des prélèvements probablement supérieurs à ceux qui ont été pratiqués il y a un an et il y a deux ans ? Non, je ne crois pas que personne puisse envisager aujourd’hui une politique semblable.

Faut-il dévaluer ? Est-ce cela que le Sénat attend de nous, alors que toute la justification des mesures si dures prises au cours des dernières années, a précisément été la défense et le salut de la monnaie ? La dévaluation, je le sais bien, c’est une réduction en valeur absolue de toutes les charges fixes, de toutes les charges incompressibles qui existent pour un État comme pour une industrie quelconque. Mais je ne crois pas que personne ici, à commencer par M. le Président de la commission des finances, envisage ce cas, en dehors d’arrangements internationaux et d’un alignement contractuel et général.

Alors, messieurs, quelle autre solution reste-t-il, que d’essayer précisément de relever les recettes ? Et quel autre moyen existe-t-il de relever les recettes que de ranimer l’économie générale ? Et pour ranimer l’économie générale, quel autre procédé pouvez-vous envisager que précisément cette sorte d’injection de sérum pratiquée dans l’économie française, pour tâcher de lui rendre la vigueur, d’abord, la santé durable ensuite ?

En tout cas, messieurs, c’est la politique que nous proposons au Sénat. Je sens très bien tout le poids des objections qui nous ont été faites. Je sens très bien, car j’ai, malgré tout, un peu réfléchi, que beaucoup de difficultés peuvent surgir et que nous aurons à les surmonter une à une. En particulier, nous devrons, pendant la période difficile, aider les petits et moyens établissements, aider les industries d’exportation, d’abord par le crédit, ensuite en leur concédant, d’accord avec le