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le résultat de l’expérience qui a été faite dans ce pays au cours des dernières années. Vous avez la preuve par l’exemple, que l’ensemble des opérations budgétaires ou législatives, d’une part, et, d’autre part, les opérations pratiquées dans l’industrie privée, et qui avaient amené dans ce pays une baisse à peu près générale des salaires privés et des salaires publics, ne s’étaient pas traduites par une réduction correspondante du coût de la vie ; qu’au contraire, on avait assisté, dans ce pays, à un phénomène, dont je n’ai pas à vous faire ressortir l’importance politique, et dont je ne voudrais, en ce moment, que vous signaler l’importance économique : une courbe descendante des salaires privés et publics tandis que la courbe des prix de détail, celle des indices du prix de la vie, non seulement ne descendait pas parallèlement à la courbe des salaires, mais remontait.

Ce ne sont pas les impôts qui sont en cause, car ils n’avaient pas été accrus d’une façon sensible, ni même simplement accrus, pendant la période que j’envisage. La compression portait sur tous les postes budgétaires qu’elle pouvait atteindre. Non, l’explication est tout autre. C’est que, pendant cette même période, il y avait eu réduction de l’activité générale du pays, il y avait eu diminution du volume général des transactions et des échanges, il y avait eu diminution générale de la production.

Or, il est constant — c’est un fait dont on peut contester l’importance, mais dont on ne peut contester la réalité — qu’à l’heure présente, surtout pour la grande industrie d’ailleurs, après la période de rationalisation, après les investissements considérables et constamment renouvelés qu’a exigés le perfectionnement de l’outillage ou l’élévation constante du taux de l’intérêt, avec les charges fiscales, avec les difficultés de trésorerie que presque tous les établissements industriels et commerciaux ont connues, l’élément peut-être le