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À partir du moment où nous légiférions ainsi pour satisfaire à un certain nombre de revendications de la classe ouvrière, nous étions tout naturellement, tout logiquement conduits à donner un caractère d’urgence à cette première revision des décrets-lois que nous avions annoncée et qui devait apporter un soulagement à la catégorie la plus sévèrement atteinte des fonctionnaires et des agents de l’État ou des services publics.

Enfin, comment aurions-nous alors omis les anciens combattants ? Ils ont eu la noblesse de nous demander seulement de satisfaire à une revendication qui, pour eux, était presque d’ordre moral, autant et plus que d’ordre matériel ; et c’est l’objet d’une des cinq lois dont vous êtes aujourd’hui saisis.

Messieurs, devant des lois comme celles-ci, le mouvement naturel unanime est la sympathie. Elle s’est manifestée à la Chambre ; elle s’est manifestée ici même. Il n’y a pas un des discours qui aient été prononcés à la tribune, où l’on se soit déclaré hostile au principe même de ces lois. Chaque orateur a, somme toute, donné son adhésion aux principes qui les inspiraient ou considéré comme souhaitables les résultats que nous espérons procurer par elles.

Les critiques qu’on a produites ici tiennent plutôt à des difficultés ou à des dangers d’application qu’aux principes mêmes des textes. En même temps que votre sympathie était éveillée, votre prudence, votre vigilance était alarmée en quelque mesure.

Tout naturellement, celui des textes qui devait éveiller chez vous cette vigilance et cette inquiétude, c’est celui de la semaine de 40 heures.

Vous redoutez des charges directes ou indirectes pesant sur le Trésor ; vous redoutez les charges qui pèseront sur l’ensemble de l’économie nationale ; vous redoutez même, si j’ai bien compris, quelque