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raine de façon qu’en nous adressant aux organisations patronales et ouvrières, nous pussions invoquer l’autorité qui s’attache à la représentation nationale.

Vous avez bien voulu nous donner votre assentiment et je crois que, sur ce point particulier, l’assentiment de la Chambre était même unanime.

Nous avons aussitôt usé du mandat que vous nous aviez conféré.

Nous avons estimé que pour parvenir à une solution rapide et sûre le plus expédient était de nous adresser aux organismes nationaux qui représentent dans ce pays sinon l’ensemble, du moins la quasi-totalité de la production, d’une part, et les organisations syndicales, de l’autre.

Dès dimanche matin, nous sommes entrés en conversations avec la Confédération Nationale de la Production et avec la Confédération Générale du Travail.

Nous avons obtenu de l’une et de l’autre une prise de contact qui se produisait pour la première fois dans ce pays.

Dès dimanche après-midi, nous les avons réunies, sous ma présidence, en présence et avec la collaboration de M. le Ministre de l’Intérieur.

La conversation a duré toute l’après-midi, une partie de la nuit. Elle s’est terminée par la signature d’un accord dont il serait malséant de ma part d’exagérer l’importance, mais où mon ami M. Jouhaux n’avait certainement pas tort de voir un événement qui marquera dans l’histoire économique et sociale du pays.

L’exécution complète de cet accord pourra — cela était à prévoir et cela était prévu par toutes les parties — comporter des retards, des difficultés, se heurter à des malentendus ou à des résistances. Néanmoins, il a déjà produit des effets, il a déjà produit des résultats d’ordre matériel et des résultats d’ordre moral, et il nous permet d’envi-