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en contact de la représentation ouvrière et de la représentation patronale, et un rôle d’arbitrage en cas de conflit, en cas de mésentente entre les organisations.

Nous voudrions que votre autorité à vous, Chambre élue, à vous, délégataires du suffrage universel, nous voudrions que cette autorité souveraine s’ajoutât à la nôtre dans cette initiative urgente que nous allons prendre. Nous voudrions qu’il fût bien entendu que l’appel que nous adresserons aux organisations patronales comme aux organisations ouvrières sera fait en votre nom à vous, Chambre, comme en notre nom à nous, Gouvernement.

Peut-être obtiendrons-nous ainsi l’effet de détente indispensable ; peut-être réussirons-nous — c’est certainement votre vœu à tous — à apporter dans ce grave conflit l’apaisement que l’intérêt collectif, que l’intérêt national appellent.

La signature de l’accord « Matignon », dans la nuit du 7 juin, vint justifier l’espoir exprimé par Léon Blum, ainsi qu’il le rappela lui-même en venant déposer devant la Chambre les premiers projets de loi annoncés (séance du 9 juin) :

La Chambre n’a certainement pas oublié les déclarations qui ont été portées à cette tribune samedi dernier au nom du Gouvernement.

Nous lui avons dit que dans les conflits du travail, qui faisaient peser sur tous les esprits une préoccupation si légitime, le Gouvernement concevait son rôle comme un rôle d’entremise et de conciliation.

Nous avons demandé à la Chambre de vouloir bien fortifier notre volonté par sa volonté souve-