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tion, car toute crise prolongée, en particulier toute crise de chômage — pas un de ceux qui connaissent la vie ouvrière ne pourra contester mes paroles — détermine à la fois une baisse des salaires, un changement des conditions du travail et un changement dans les rapports entre le patronat et le salariat. Tous ces changements se produisent dès que, sur le marché du travail, l’offre dépasse trop largement la demande.

Il y a eu baisse des salaires. Il y a, depuis quelque temps — M. Paul Reynaud vous l’a rappelé — une hausse sensible du prix de la vie.

On peut soutenir, si l’on s’en rapporte aux indices et aux graphiques, que, par exemple, dans la métallurgie parisienne, la baisse des prix est encore aujourd’hui égale ou supérieure à la baisse des salaires.

Laissez-moi vous dire que, pour les travailleurs, et à peu près aussi pour tous les Français, le seul véritable indice, le seul indice qui compte réellement, c’est celui des denrées alimentaires. C’est le seul qui ait une véritable importance psychologique. Si vous vous reportiez à ces indices, vous vous rendriez compte que la baisse des salaires, générale en France depuis quatre ans, a déterminé de très dures conditions d’existence.

Pour ce qui touche spécialement la métallurgie, une des causes est certainement le refus prolongé opposé par les organisations patronales chaque fois qu’un contact leur a été demandé par les organisations ouvrières.

Le mouvement revendicatif est déjà ancien. Il n’est pas douteux, je le déclare à la Chambre, qu’il a reçu, au lendemain des élections, une impulsion sensible. Il était naturel, il était nécessaire que le résultat des élections donnât aux ouvriers l’espoir que leurs revendications seraient mieux accueillies.

D’autre part, quiconque a l’expérience de la vie