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La question des conflits du travail fit l’objet de nombreuses interpellations, lors de la séance de la Chambre du 6 juin, après la déclaration ministérielle. Dans sa réplique, avant le vote de confiance, Léon Blum exposa clairement sa pensée à ce sujet.

… Je veux maintenant toucher un sujet plus précis : je veux parler de ces conflits du travail qui, de la région parisienne, ont gagné la région du Nord et d’autres points de la France.

C’est une situation sérieuse, qu’il faut envisager avec sang-froid, en se prémunissant de son mieux contre les nouvelles parfois altérées ou forgées, circulant sous toutes les formes et par tous les moyens, et en se défendant de son mieux de ce que j’appellerai l’esprit d’alarme ou l’esprit de panique.

Je dirai ce que j’en pense à la Chambre. Je le dirai sur le même ton que j’ai employé tout à l’heure, en pleine franchise et en pleine liberté d’esprit, sans que personne ici puisse attendre de moi quelque chose qui ressemble à un désaveu d’une fraction de la classe ouvrière qui lutte aujourd’hui pour améliorer ses dures conditions d’existence.

Les causes de ce mouvement, on vous les a dites, et d’ailleurs vous les connaissiez. La cause essentielle, c’est la crise elle-même et sa prolonga-