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dité… pour les travailleurs de la terre comme pour les travailleurs des usines.

Il fera tout son devoir. Il ne manquera à aucun des engagements qu’il a pris. Mais sa force réside avant tout dans la confiance qu’a mise en lui le peuple de France, et il en réclame aujourd’hui le témoignage aux millions d’électeurs qui l’ont porté au pouvoir.

L’action du gouvernement, pour être efficace, doit s’exercer dans la sécurité publique. Elle serait paralysée par toute atteinte à l’ordre, par toute interruption dans les services vitaux de la Nation. Toute panique, toute confusion serviraient les desseins obscurs des adversaires du Front Populaire, dont certains guettent déjà leur revanche.

Le gouvernement demande donc aux travailleurs de s’en remettre à la loi pour celles de leurs revendications qui doivent être réglées par la loi, de poursuivre les autres dans le calme, la dignité et la discipline. Il demande au Patronat d’examiner ces revendications dans un large esprit d’équité. Il déplorerait qu’une tactique patronale d’intransigeance parût coïncider avec son arrivée au pouvoir. Il demande enfin au pays tout entier de conserver son sang-froid, de se défendre contre les exagérations crédules et les rumeurs perfides, d’envisager avec pleine maîtrise de lui-même une situation déjà dramatisée par les observateurs malveillants de la France, mais que les efforts d’une volonté commune doivent suffire à résoudre.

La victoire des 26 avril et 3 mai, reçoit aujourd’hui sa pleine consécration.

Un grand avenir s’ouvre devant la démocratie française.

Je l’adjure, comme Chef du Gouvernement, de s’y engager avec cette force tranquille qui est la garantie de victoires nouvelles.