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dité et l’énergie d’une action méthodiquement concertée, c’est la conformité de cette action avec les décisions du suffrage universel, c’est la fidélité aux engagements publics pris vis-à-vis du corps électoral, c’est la ferme détermination de mettre un terme à toutes les formes de la corruption. Ce qui la légitime, c’est la double confiance du Parlement et du pays.

Nous avons besoin de l’une et de l’autre. Le Parlement républicain, délégataire de la souveraineté, comprendra avec quelle impatience de grandes réalisations sont attendues, combien il serait périlleux de décevoir l’espoir avide de soulagement, de changement, de renouvellement, qui n’est pas particulier à une majorité politique ou à une classe sociale, mais qui s’étend à la nation tout entière. Il démontrera ainsi, une fois de plus, la partialité et la vanité des tentatives faites pour le discréditer devant l’opinion publique. De son côté, le pays comprendra que la tâche dont il a chargé la Chambre nouvelle et dont la majorité nous charge à son tour, ne peut s’accomplir que si le Gouvernement en conserve la libre direction comme la responsabilité, que si le maintien de la concorde et de la sécurité publique fournit à son travail les conditions d’efficacité indispensables, que si les partis politiques et les organisations corporatives groupées dans le Rassemblement Populaire coopèrent tous à son effort.

Nous avons l’ardent désir que les premiers résultats des mesures que nous allons mettre en œuvre avec votre collaboration se fassent promptement sentir. Nous n’en attendons pas seulement l’apaisement de misères présentes dont nous nous sentons, comme vous tous, étroitement solidaires. Nous espérons ranimer jusque dans la profondeur de la nation sa foi en elle-même, dans son avenir, dans son destin. Étroitement unis à la majorité dont nous sommes l’émanation, nous sommes