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Et en France même, en dehors de notre Parti, en dehors des autres partis prolétariens, en dehors des masses qui ont voté il y a un mois pour le Front Populaire, je m’en rends compte aussi, c’est l’attente immense de quelque chose qui rajeunisse, ranime la vieille nation historique, lourde à force d’être accablée sous les gloires de son passé et à qui il faut enfin rendre ce qui peut lui manquer, c’est-à-dire le sens et la volonté de l’avenir.

Nous avons le droit de nous exprimer ici avec fierté, avec joie et avec allégresse. Camarades, ai-je besoin de prendre des engagements vis-à-vis de vous ? Ai-je besoin de vous dire que tous les camarades que vous déléguerez au gouvernement resteront des serviteurs fidèles du Parti ? Ai-je besoin de vous dire qu’ils resteront demain ce qu’ils étaient hier, qu’ils entendent remplir tous les engagements que vous, Parti, vous avez contractés en signant le programme du Front Populaire et tous ceux qu’ils ont contractés vis-à-vis de vous ?

Je sais que nous n’avons pas besoin de vous le dire. Mais moi, j’ai besoin de vous le répéter. C’est ce sentiment-là, ce sentiment de communion profonde avec vous qui fait et qui continuera à faire notre force.

Nous allons partir dans l’action dans quelques jours ; nous allons travailler et lutter de notre mieux. Mais, j’en prends d’avance l’engagement, nous ferons tout pour être dignes du mandat que vous nous confiez. Nous ferons tout pour que les promesses faites au pays deviennent une réalité. Nous ferons tout pour mettre notre courage et notre volonté à la hauteur de la tâche, nous ferons tout pour que la victoire remportée par le Front Populaire soit déjà une première victoire du Socialisme.