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dont nous allons être l’expression ; et le programme du gouvernement sera précisément ce programme commun du Front Populaire, que nous prenons devant le pays l’engagement solennel d’exécuter.

Gouvernement de Front Populaire et, par là même, gouvernement nouveau, parce que la force populaire à laquelle il correspond est, dans ce pays, quelque chose de nouveau, parce qu’il représente, à côté des partis organisés, un courant et une conjonction de forces qui, jusqu’à présent, n’existaient pas. Gouvernement nouveau, nous avons bien le droit de le dire, par notre présence, puisqu’enfin c’est quelque chose de nouveau dans ce pays que les socialistes s’y trouvent. Dans d’autres pays, c’est une habitude. En France, il se trouve — et je ne crois pas que nous ayons lieu de le regretter à l’heure présente — que c’est une puissante nouveauté, que c’est un fait politique ayant, par lui-même, un accent et une signification puissante. Le Gouvernement sera nouveau par notre présence ; il sera nouveau par sa configuration ; il sera nouveau par ses méthodes d’action ; et il sera nouveau par le caractère de cette action même.

Sur ce dernier point, sur le caractère de notre action, même après le discours de Paul Faure, je voudrais insister à mon tour, en quelques mots.

Nous avons mené, tous ensemble, la campagne électorale, car ce Congrès ne contient que des élus ou des militants ayant participé ensemble, sur le même plan, à la dernière bataille. Devant le pays, nous avons tous tenu le même langage. Nous avons tous développé, à côté des mesures précises, inscrites dans notre programme, les justifications théoriques qui les appuyaient.

Nous avons, au cours de toute notre propagande, tiré de l’analyse de la crise économique la condam-