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Je dis gouvernement de « Front populaire », et je tiens à maintenir expressément cette formule. Le Conseil national avait chargé le bureau du Parti, et le bureau du Parti, à son tour, nous avait chargés, Paul Faure et moi, de démarches dont vous connaissez tous le résultat, mais dont il est naturel, cependant, qu’il vous soit rendu rapidement compte. Le Conseil National avait décidé une offre générale à tous les partis politiques adhérant au Front populaire. Il avait décidé une offre particulière, ou plutôt, une offre assortie d’arguments particuliers au Parti Communiste et à la C.G.T.

Vous savez quelles ont été, d’une part, les réponses du Parti Radical et du parti de l’Union républicaine et socialiste, quelles ont été, d’autre part, les réponses du Parti Communiste et de la C.G.T. réunifiée.

Le Parti Radical nous a assurés de son concours, concours de parti. Je n’insiste pas davantage. L’Union républicaine socialiste nous a donné la même assurance. Le Parti Communiste n’a pas cru pouvoir accepter nos offres de collaboration, tout en nous promettant son soutien le plus loyal, le plus constant et le plus fidèle. La C.G.T., n’a pas cru devoir nous accorder son concours sous la forme d’une coopération gouvernementale, mais, sous des formes à déterminer entre nous, son soutien le plus cordial et, selon sa propre expression, le plus fraternel.

Nous allons donc, le Parti Socialiste va donc constituer le gouvernement, dans lequel, il est vrai, toutes les forces politiques représentées dans le Front Populaire ne figureront pas. Mais nous avons le droit et le devoir d’affirmer cependant que ce sera bien un gouvernement de Front Populaire, puisque après tout, si tous les partis qui y sont compris n’y figurent pas, c’est par leur volonté, et non par la nôtre. C’est le mouvement de Front Populaire qui a porté au parlement cette majorité