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avait d’avance un programme commun, rédigé, souscrit, signé par tous les partis groupés dans le Front Populaire.

Les choses ne se sont pas passées comme on l’avait prévu, peut-être en partie chez nous, sûrement, hors de chez nous. C’est nous qui nous trouvons, aujourd’hui, nous Parti Socialiste, l’élément le plus important de la majorité de Front Populaire ; et le point sur lequel vous avez à délibérer aujourd’hui, ce n’est plus de savoir si vous accorderez votre collaboration à un gouvernement formé par d’autres partis, mais si vous accepterez, ou si vous revendiquerez, pour le Parti Socialiste, la direction du gouvernement de Front Populaire qui doit nécessairement se former, conformément à la volonté exprimée par le souverain de ce pays, qui s’appelle le suffrage universel.

Mes chers camarades, cette question, je n’ai pas eu l’impression que, jusqu’à présent, elle donnât lieu à de grands débats entre nous. Je crois qu’elle a été réglée d’avance. Nous sommes, comme Paul Faure nous l’a montré, restés dans le cadre de notre légalité la plus ancienne et la plus récente, de notre légalité d’il y a dix ans et de notre légalité des mois derniers, d’avant et d’après la constitution du Front Populaire ; nous sommes, comme le prévoyaient les anciennes résolutions, l’élément prépondérant de toute majorité républicaine possible et, d’autre part, nous avons à diriger l’application du programme commun auquel nous avons souscrit et auquel nous entendons maintenir notre engagement.

La C.A.P. a déjà décidé spontanément. Le Conseil National a ratifié et a fait sienne la décision de la C.A.P. Je pense qu’il n’y a pas le moindre doute que le Congrès unanime ratifie à son tour, sur ce point, la décision du Conseil National, et l’on peut dire que c’est de votre décision que sortira le gouvernement de Front Populaire à direction socialiste.