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sommes les mandataires et les interprètes, des masses populaires auxquelles il n’y aurait pas besoin de faire appel deux fois si on s’insurgeait contre leur volonté. Certainement, elles ne toléreraient pas plus la résistance tortueuse que la résistance directe et ouverte à la souveraineté du suffrage universel.

Je n’emploie pas ici un langage de provocation. Je suis sûr que l’avertissement que je donne sera inutile, mais je dis simplement, je dis fermement que le peuple de France est résolu à assurer sa souveraineté et que sa force est au service de la loi républicaine.

Voilà, à grands traits, et fidèlement cependant, tout ce que nous voulons entreprendre. Nous n’aurons, ni vous ni nous, le droit d’oublier deux choses : la première c’est que nous sommes tenus d’apporter à bref délai, aux masses populaires qui attendent, des résultats à la fois substantiels et significatifs ; la seconde c’est que pour achever et parfaire, dans toute la mesure où le régime à l’intérieur duquel nous allons travailler le permet, l’œuvre que nous entreprenons, nous avons cependant besoin de temps, car c’est une œuvre de longue haleine. Il faudra durer. Pour durer longtemps, il faudra donner très vite le sentiment de la réussite, car dès que les masses populaires de ce pays auront le sentiment de la réussite et du changement, je sais qu’elles consentiront un large crédit de temps. Dès qu’elles auront vu sortir de terre les premières lignes de la construction nouvelle, dès qu’elles auront constaté l’ardente volonté des maîtres de l’œuvre, je sais que ce ne sera pas l’impatience des masses populaires qui nous gênera.

Il faut aussi savoir que ce n’est pas seulement l’avenir de notre Parti Socialiste, que c’est l’intérêt