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ce qu’il fallait pour qu’on les connût. Nous venons de mener une campagne électorale, nous ne les avons dissimulés à personne. Dans des discours radiodiffusés, nous avons, les uns et les autres, Lebas, Vincent Auriol, Paul Faure et moi, essayé de les faire connaître à ceux que nos réunions publiques n’atteignaient pas. Mais enfin, puisqu’il paraît qu’il faut, sinon les énoncer, du moins les définir une fois de plus, eh bien, une fois de plus en effet, j’essaierai devant vous de dégager les idées communes à notre programme, au programme communiste, au programme radical, au plan de la C.G.T., au programme commun du Rassemblement Populaire.

Et ce sera par conséquent, puisque le gouvernement qui sera demain au pouvoir sera un gouvernement de Front Populaire, ce sera du même coup répandre cette lumière si impatiemment attendue sur les projets du gouvernement de demain, sur ce que seront ses efforts.

Le gouvernement de demain, ce sera un gouvernement de bien public ; ce sera un gouvernement qui essaiera de tirer, qui tirera ce pays de la torpeur, de l’anémie, de la défiance de lui-même.

Nous sortons d’une période sombre. Je ne veux ici, faire le procès de personne ; je sais que parmi les hommes qui ont gouverné depuis quatre ans, il y en a qui, de bonne foi, ont cru appliquer à la maladie sociale développée par la crise le traitement le plus efficace. Ils l’ont cru honnêtement, on peut même dire pour beaucoup d’entre eux qu’ils l’ont cru courageusement, parce qu’ils savaient malgré tout, en fin de compte, qu’ils s’exposaient à l’impopularité. Ils croyaient évidemment réussir. Or, ce n’est pas moi qui viens leur dire aujour-