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dans toutes les hautes administrations de ce pays ; il faudra faire en sorte qu’un ensemble admirable de fonctionnaires dévoués corps et âme aux libertés publiques ait au sommet des chefs dignes d’eux. Il faudra en même temps accroître le rendement de l’administration publique, il faudra la rajeunir, il faudra l’adapter à des fonctions souvent presque entièrement nouvelles. Il faudra, en un mot, priver le fascisme de ses auxiliaires secrets et de ses moyens de propagande, en même temps que de ses armes.

Au dehors, nous aurons à réparer bien des dégâts, et à panser bien des blessures. Notre objectif, je crois que je peux le résumer en une courte phrase, ce sera de ranimer la confiance de l’Europe pacifique en elle-même ; ce sera de rendre à la Société des Nations sa cohésion matérielle et morale, ce sera de recréer cet esprit de solidarité internationale qui s’était reformé spontanément au mois de septembre dernier dans la joie et dans l’attente universelle ; ce sera de susciter à nouveau une espérance, une foi comme celle qui existait au premier jour de la Société des Nations, comme celle qui existait au temps du Protocole, et cette foi nous essaierons de la ranimer autour des deux idées indissolubles et de plus en plus étroitement fondues l’une dans l’autre, de l’assistance mutuelle efficace et du désarmement progressif.

Notre cher Bedouce, un de ceux qui rappellent parmi nous cette période héroïque de la propagande dont vous parlait ce matin Paul Faure, Bedouce me disait tout à l’heure : « C’est dans cette même salle qu’une assemblée du Parti Socialiste a donné son adhésion au principe de la Société des Nations. » Eh bien, nous essaierons, autour des deux idées de l’assistance efficace et du désarmement progressif, de recréer les sentiments de ce