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Nous sommes bon gré mal gré, mêlés à la même bataille, nous sommes unis, comme on le dit dans la formule anglaise du mariage, pour la bonne ou pour la mauvaise fortune ; la fortune sera bonne pour tous ou mauvaise pour tous. Je crois moi, fermement, qu’elle sera bonne. Mais en tout cas, cette solidarité inévitable dans la bonne ou dans la mauvaise fortune, elle doit nous décider tous à lutter d’un même cœur pour le succès commun et par conséquent, elle doit tous nous réunir aujourd’hui dans l’action.

Sur les caractères généraux de cette action, vous me permettrez maintenant de m’expliquer, sans insister d’ailleurs sur aucun sujet, car pour vous, ce sera un rappel d’idées qui vous sont familières, que tous vous avez développées et soutenues et fait triompher au cours de la bataille électorale. Nous devrons naturellement défendre et développer les libertés démocratiques. Les élections ont eu ce premier caractère indéniable d’être la réponse du pays républicain au 6 février. Elles ont été la réponse et elles doivent être la réparation. Elles signifient premièrement et peut-être avant tout, si l’on veut les examiner dans leur ensemble, que les masses populaires de ce pays ne laisseront pas toucher aux libertés démocratiques qui sont leur bien et qui ont été leur œuvre.

Seulement, cette victoire une fois remportée, il faut en consolider les effets, il faut les rendre définitifs, il faut rendre la France invulnérable aux attaques du fascisme. Il faut la prémunir contre tout retour offensif des forces que nous avons arrêtées et sur lesquelles nous avons remporté la victoire, et cela est une tâche à elle seule plus étendue qu’on ne peut l’imaginer. Il faudra par exemple, faire circuler à nouveau l’esprit républicain