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vos applaudissements les ont aussi salués tour à tour.

Bien que je ne sois ici qu’un invité comme eux, permettez que je les remercie tous pour l’éclat que leur présence apporte à cette cérémonie et pour la signification qu’elle lui prête.

Permettez qu’un remerciement particulier aille à l’ami dont nous sommes tous les hôtes, au maire de Lyon, Édouard Herriot. Je l’en avertis : cette expression de gratitude et d’amitié va peut-être plus loin qu’il ne le suppose. Ma pensée se reporte à ce Cabinet de juin 1924, où Camille Chautemps et Édouard Daladier étaient ses collaborateurs et que les socialistes ont soutenu avec une fidélité sans défaillance. Nous sommes, à bien des égards, ses héritiers et je me rends compte aujourd’hui, plus clairement que jamais, qu’il a dû faire face à certaines conditions de lutte plus difficiles encore que les nôtres : d’abord, parce que sa majorité parlementaire était moins nombreuse, moins homogène, moins nettement délimitée, ensuite et surtout, parce que les institutions républicaines n’avaient pas été mises en péril, et que, par conséquent, le sentiment de ce péril n’avait pas pu susciter dans la profondeur des masses populaires cette volonté d’union et d’action commune qui est la forme de l’instinct de conservation républicain.

La fête d’aujourd’hui est précisément le symbole de cette volonté d’union et d’action commune. Elle est la marque de la camaraderie ou de l’amitié qui unissent les divers éléments de la majorité gouvernementale. Elle apporte la preuve éclatante et retentissante que, neuf mois après les élections, en dépit de tant de traverses difficiles, l’idée du Front Populaire est plus puissante et plus vivace que jamais.

Cette idée est née le 6 février 1934. Elle est sortie du danger dont une entreprise factieuse menaçait la République. Elle évolue aujourd’hui vers