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Enfin, la manifestation organisée à Lyon, le 24 janvier 1937, en l’honneur d’André Février, donna le témoignage de la cohésion et de l’élan persistants du Rassemblement Populaire. Léon Blum en prit acte dans la première partie de son discours, il analysa la situation politique et économique, et laissa prévoir la nécessité d’une « pause » :

Chers citoyens, chers camarades, chers amis,

La fête qui nous réunit aujourd’hui a peu à peu changé, non pas de caractère, mais de proportion. Quand mes camarades de la Fédération socialiste du Rhône m’y ont invité, je n’avais pas d’autre pensée que de célébrer avec eux la réélection d’André Février, du camarade aimé qui préside aujourd’hui le groupe socialiste au Parlement et dont l’esprit charmant, la tendre délicatesse, l’ardent et noble désintéressement, font la parure et la fierté de notre Parti.

Puis la fête d’aujourd’hui, sans cesser d’être le banquet d’André Février s’est élargie jusqu’à devenir une sorte de Congrès du Rassemblement Populaire. Le Gouvernement de Front Populaire est ici presque au complet : nous aurions pu tenir un petit Conseil de cabinet avant les hors-d’œuvre ou après le café. Les chefs politiques de tous les partis adhérant au Rassemblement Populaire sont ici, et vous les avez entendus, acclamés, l’un après l’autre. Les représentants des grandes organisations groupées dans le Rassemblement sont ici, et