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tions rassemblées dans le Front populaire, de prendre place avec nous dans un gouvernement commun. Nous aurons donc, aucun doute ne peut selon moi subsister à cet égard, à faire appel au Parti Radical et j’ai tout lieu d’espérer qu’il répondra à cet appel, car il est, je crois, déjà engagé par les déclarations faites officiellement en son nom au cours de la période électorale. Peut-être y aura-t-il quelques objections ou quelques rappels malicieux. Peut-être voudra-t-on dans certaines fractions du Parti Radical nous dire que l’on nous offre ce que nous avons offert nous-mêmes autrefois : le soutien, et que l’on nous refuse ce que, paraît-il, nous avons nous-mêmes refusé autrefois, c’est-à-dire la participation.

Je ne veux faire aucun rappel et, encore moins, entrer dans aucune polémique rétrospective ; je ne veux pas revenir sur un passé que vous connaissez tous, ni apporter ici des explications qui, pour vous, seraient entièrement superflues. Je n’ai même qu’une chose à dire : si la situation inverse s’était produite, si le suffrage universel avait attribué au Parti Radical un effectif plus nombreux de députés qu’au Parti Socialiste, je suis convaincu que, dans le Parti, il y aurait eu, à l’heure actuelle, une majorité certaine pour accepter la participation. Pourquoi ? Parce que le Front Populaire existe, parce que nous avons pris l’engagement, au nom de notre Parti, d’entrer dans un gouvernement qui se proposerait comme objet l’exécution du programme du Front Populaire, et que si le Parti Radical avait été, comme nous n’avions pas le droit d’en douter, fidèle à cette condition primordiale, le Parti, lui, aurait été fidèle à cet engagement. C’est cet engagement que vous avez à lui rappeler aujourd’hui. Vous avez à le rappeler au Parti de l’Union Socialiste qui nous a presque répondu d’avance. Vous avez à le proposer à nouveau à nos camarades communistes.