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tion plus active des capitaux, une stimulation de la demande, c’est-à-dire de la consommation générale. Il est certain que l’intérêt public exigerait que ces résultats bienfaisants ne fussent pas contrariés par la hausse trop rapide des prix.

Or, tout se passe comme si un certain nombre d’adversaires de la majorité actuelle et du Gouvernement actuel se flattaient de les écraser sous l’échec de l’alignement monétaire, comme s’ils prenaient à tâche de peser en sens contraire sur les effets favorables et sur les conditions défavorables, de comprimer les uns et d’exagérer les autres.

En bourse on a joué à la baisse de la rente, on a tendu les reports, on a détourné ou on a effrayé la clientèle. Par contre, on accélère la hausse des prix, on raréfie le marché ; dans certains cas, on refuse de livrer les marchandises stockées ou de prendre des commandes nouvelles à prix et à délai fermes.

Y a-t-il vraiment des hommes qui cherchent aujourd’hui à nous atteindre à travers les intérêts vitaux du pays ? Y a-t-il des hommes qui puissent penser qu’ils ont intérêt à empêcher l’équilibre économique de se rétablir, à préparer de nouvelles difficultés sociales ? Je ne puis le croire. Mais si une telle entreprise était tentée, je suis convaincu qu’elle se heurterait à la volonté inébranlable de la majorité du Parlement et du pays.

Mais je suis bien sûr, au fond de moi-même, que ni la majorité du Parlement, ni la majorité du pays n’auront besoin de manifester leur force.

Il suffira, pour que ce genre de désordre soit apaisé, comme les autres, que certaines illusions et certaines espérances chimériques soient dissipées. Il suffira, qu’en même temps que le Gouvernement atteste sa fidélité au Front Populaire, le Front Populaire manifeste sans ambages sa fidélité au Gouvernement. Il suffira qu’on sache partout que la confiance qui lui est accordée n’est pas