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dans des conditions souvent cruelles que je ne veux pas rappeler à l’heure présente et les autres qui se sont effacés au second tour pour rester fidèles à la discipline et aux engagements de leur Parti. J’ai déjà vu quelques-uns d’entre eux, nous en avons entendu ce matin à cette tribune. Graziani présidait notre première séance et, chez tous, avec la même noblesse, avec la même fierté, avec le même sentiment de fidélité au Parti, c’est la joie de la victoire commune qui surpasse ce qu’ils pourraient conserver au fond d’eux-mêmes de regrets et quelquefois de rancœur.

Maintenant, nous avons à examiner ensemble le devoir que ce succès nous impose. Comme l’a dit Paul Faure nous nous trouvons à la fois dans l’hypothèse prévue par nos plus anciennes décisions de congrès et par nos plus récentes résolutions de Parti. Nous avons d’une part à prendre place dans un gouvernement de Front populaire, et c’est à notre Parti que la volonté souveraine du suffrage universel en a remis la direction, et d’autre part, pour reprendre l’expression de nos décisions déjà anciennes, nous sommes l’élément prépondérant de toute majorité possible. Dans ces conditions, nous avons pu, Paul Faure, Séverac et moi-même, en restant pleinement fidèles aux résolutions que je rappelle, prendre l’initiative des déclarations que la C.A.P.[1] unanime a déjà ratifiées, que vous aurez à approuver à votre tour et auxquelles un congrès devra donner sa ratification souveraine.

La situation nous impose une autre initiative. C’est à nous maintenant qu’il appartient de proposer aux autres partis et aux autres organisa-

  1. C.A.P. Commission Administrative Permanente, organe directeur du Parti Socialiste dans l’intervalle des Conseils Nationaux et des Congrès.