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La semaine suivante, poursuivant ses contacts avec le pays, Léon Blum se rendit à Toulouse, puis à Narbonne. Le discours, radiodiffusé, prononcé à Narbonne, le 25 octobre, à la veille de la rentrée parlementaire, s’attache moins aux réformes déjà accomplies, qu’à celles envisagées pour leur faire suite :

Je me retrouve auprès de vous pour la première fois depuis bientôt six mois. Je vous ai quittés au lendemain d’une élection que vous ne pouvez avoir oubliée tout à fait. J’étais, bien entendu, le candidat du Parti Socialiste, mais vous vous souvenez qu’en même temps une circonstance inattendue, et bien involontaire, avait donné à ma candidature un caractère spécial. À la suite du petit accident qui m’était advenu boulevard Saint-Germain, un matin de février, le Parti Radical avait résolu de ne pas m’opposer d’adversaire. Tous les républicains sincères et loyaux groupaient leurs bulletins de vote sur mon nom. S’il en avait été besoin, au second tour nos camarades communistes m’auraient apporté leur concours sans réserve. Après une courte campagne électorale dont les souvenirs retentissent encore en moi, je me suis donc trouvé non seulement l’élu du Parti Socialiste, mais l’élu du Rassemblement Populaire tout entier.

L’élection de Narbonne était à la fois le prélude et le présage des événements qui l’ont suivie. La victoire remportée ici dès le 26 avril, l’a été